Je suis une fille de la ville, une urbaine.
De la surface de l’asphalte, je connais l’odeur, les jours de pluie.
Mais je suis aussi une femme des bois.
Et la nature qui m’est familière, c’est celle des avenues de platanes, de marronniers et de tilleuls. C’est celle des massifs de fleurs dans les jardins d’enfants. C’est celle de mes jardinières, plantées de roses sur mon balcon. C’est celle des plantes vertes qui peuplent mon salon.
Ici, j’ai fixé cette flore coutumière, halte furtive au détour d’un trajet quotidien : des images au polaroid, qui lui aussi force la pause.
La surface sensible de la pellicule rejoint la photosensibilité des plantes.
Et les images, séparées de leur squelette de plastique, se décomposent, comme le ferait une feuille qu’on aurait arrachée de son arbre.
Seul reste le souvenir flottant de ce moment de nature fugace.
De la surface de l’asphalte, je connais l’odeur, les jours de pluie.
Mais je suis aussi une femme des bois.
Et la nature qui m’est familière, c’est celle des avenues de platanes, de marronniers et de tilleuls. C’est celle des massifs de fleurs dans les jardins d’enfants. C’est celle de mes jardinières, plantées de roses sur mon balcon. C’est celle des plantes vertes qui peuplent mon salon.
Ici, j’ai fixé cette flore coutumière, halte furtive au détour d’un trajet quotidien : des images au polaroid, qui lui aussi force la pause.
La surface sensible de la pellicule rejoint la photosensibilité des plantes.
Et les images, séparées de leur squelette de plastique, se décomposent, comme le ferait une feuille qu’on aurait arrachée de son arbre.
Seul reste le souvenir flottant de ce moment de nature fugace.
Le poison sur mon corps
Le poison de mon passé coule sur mon corps, Et de ma peau, telle une éponge émotionnelle, Vient aspirer des maux, des mots, des gestes Violents. Ça s’imprègne dans les tissus cellulaires. Comment se débarrasse-t’on de ça ?
Avec la série Le poison sur mon corps, je souhaite aborder la question du psychosomatique. De comment le corps, telle une surface sensible de nos émotions et de ce qu’il se passe dans notre mental, en vient à réagir à des épisodes traumatisants, à des paroles et des intentions fielleuses. Comment va-t’il absorber celles-ci pour les faire ressurgir de façon violente à travers les os, les muscles, les organes, la peau ?
À travers tout ce qui constitue notre être.
Le poison de mon passé coule sur mon corps, Et de ma peau, telle une éponge émotionnelle, Vient aspirer des maux, des mots, des gestes Violents. Ça s’imprègne dans les tissus cellulaires. Comment se débarrasse-t’on de ça ?
Avec la série Le poison sur mon corps, je souhaite aborder la question du psychosomatique. De comment le corps, telle une surface sensible de nos émotions et de ce qu’il se passe dans notre mental, en vient à réagir à des épisodes traumatisants, à des paroles et des intentions fielleuses. Comment va-t’il absorber celles-ci pour les faire ressurgir de façon violente à travers les os, les muscles, les organes, la peau ?
À travers tout ce qui constitue notre être.
LIGNE DE VIE, LIGNE DU COEUR
Était-ce déjà écrit ? Déjà gravé dans la paume de mes mains, ce qui allait se dérouler dans ma vie ? Et à quel point cela pouvait-il impacter mon coeur ? Comment ce dernier, ce corps, ce vaisseau, avec lequel je suis née, avec lequel je vais mourir, réagirait aux divers épisodes qui transcendent et transcenderont mon existence ?
Était-ce déjà écrit ? Déjà gravé dans la paume de mes mains, ce qui allait se dérouler dans ma vie ? Et à quel point cela pouvait-il impacter mon coeur ? Comment ce dernier, ce corps, ce vaisseau, avec lequel je suis née, avec lequel je vais mourir, réagirait aux divers épisodes qui transcendent et transcenderont mon existence ?
MON CORPS EST UNE CAGE
J’ai mal, j’ai mal. Mon corps hurle mais aucun son ne sort de ma bouche. Mes côtes se sont refermées sur mon coeur, tel un oiseau mis en cage. Comment je fais ? Comment je fais ? J’aimerais qu’elles se déploient comme des ailes, pour que je puisse à nouveau respirer. Que je puisse à nouveau voler.
J’ai mal, j’ai mal. Mon corps hurle mais aucun son ne sort de ma bouche. Mes côtes se sont refermées sur mon coeur, tel un oiseau mis en cage. Comment je fais ? Comment je fais ? J’aimerais qu’elles se déploient comme des ailes, pour que je puisse à nouveau respirer. Que je puisse à nouveau voler.
NOEUD PAPILLON
Au sein de mon corps se dessinent de véritables noeuds marins. Dans les eaux matricielles, je me sentais bien. Dans le ventre de ma mère tout était serein. Dans le mien, des cordes se nouent. L’air a du mal à passer entre les fibres Et des mers déchainées jaillit un déséquilibre. Les draps effleurant ma fragile peau, je voudrais tant dire au revoir à ces entrelacements, à ces ligatures et y déposer une centaine de chrysalides, pour que puissent naître les papillons.
Au sein de mon corps se dessinent de véritables noeuds marins. Dans les eaux matricielles, je me sentais bien. Dans le ventre de ma mère tout était serein. Dans le mien, des cordes se nouent. L’air a du mal à passer entre les fibres Et des mers déchainées jaillit un déséquilibre. Les draps effleurant ma fragile peau, je voudrais tant dire au revoir à ces entrelacements, à ces ligatures et y déposer une centaine de chrysalides, pour que puissent naître les papillons.
ECCHYMOSES DU COEUR
Tu n’es pas là, je ne suis plus là. Je suis partie, j’ai réussi. Loin de cette animosité vorace dont tu étais le vautour. Mais après, n’est ce point cela le pire ? Les coups que l’on s’inflige à soi-même ? À la mémoire de ce qui a été infligé ? Par tes mots qui ont posé des maux. Des ecchymoses sur un corps silencieux. Des coups invisibles et à la fois manifestes sur une peau fragilisée. À mon tour, c’est moi qui devient mon propre geôlier en tournant cette voracité contre moi.
Tu n’es pas là, je ne suis plus là. Je suis partie, j’ai réussi. Loin de cette animosité vorace dont tu étais le vautour. Mais après, n’est ce point cela le pire ? Les coups que l’on s’inflige à soi-même ? À la mémoire de ce qui a été infligé ? Par tes mots qui ont posé des maux. Des ecchymoses sur un corps silencieux. Des coups invisibles et à la fois manifestes sur une peau fragilisée. À mon tour, c’est moi qui devient mon propre geôlier en tournant cette voracité contre moi.
À GORGE LACÉRÉE
Tes mots sont une implacable violence et viennent briser le silence. Douloureux pour moi, ils me transpercent et me lacèrent. Semblables à des cordes qui s’enroulent autour de ma gorge. M’enferment, m’oppriment, m’accablent. Suspendue à des paroles inébranlables et empreintes d’amertume, je deviens prisonnière de tes pensées. Les gouttes de fiel qui émanent de ta langue ophique m’incarcèrent dans une forme de poison émotionnel et viennent se déposer sur mon corps nu, Surface sensible.
Tes mots sont une implacable violence et viennent briser le silence. Douloureux pour moi, ils me transpercent et me lacèrent. Semblables à des cordes qui s’enroulent autour de ma gorge. M’enferment, m’oppriment, m’accablent. Suspendue à des paroles inébranlables et empreintes d’amertume, je deviens prisonnière de tes pensées. Les gouttes de fiel qui émanent de ta langue ophique m’incarcèrent dans une forme de poison émotionnel et viennent se déposer sur mon corps nu, Surface sensible.
À GORGE LACÉRÉE
Hypersensibilité émotionnelle
Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai ressenti des multitudes d’émotions, souvent j’ai eu du mal à toutes les identitifer.
Mais peut-on parler de « surface » sensible, alors qu’elle est immatérielle ?
Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai ressenti des multitudes d’émotions, souvent j’ai eu du mal à toutes les identitifer.
Mais peut-on parler de « surface » sensible, alors qu’elle est immatérielle ?
Le Sensible, c ‘est ce qui peut être perçu par les sens, c’est ce qui est apte à éprouver des perceptions, des sensations.
Je pourrais écrire un texte qui parle de la sensibilité de la pellicule et de sa relation à la photosensibilité des plantes. Mais il s’agit plutôt d’une balade photographique, sincère et contemplative. Une balade dans tout ce qu’il y a de plus sensible pour moi.
J’ai observé, ressenti, et je me suis laissée porter par ce qui m’entourait, comme le vent dans les feuilles et sur mon visage, ou le bruit du bois qui craque.
Je me suis retrouvée face à moi-même.
Je pourrais écrire un texte qui parle de la sensibilité de la pellicule et de sa relation à la photosensibilité des plantes. Mais il s’agit plutôt d’une balade photographique, sincère et contemplative. Une balade dans tout ce qu’il y a de plus sensible pour moi.
J’ai observé, ressenti, et je me suis laissée porter par ce qui m’entourait, comme le vent dans les feuilles et sur mon visage, ou le bruit du bois qui craque.
Je me suis retrouvée face à moi-même.